Dans le troisième podcast réalisé dans le cadre des 1,5 Meter Sessions, SPYKE et Studio Helsinki se penchent sur l’impact du coronavirus sur le marché du travail. Les effets de la crise se font de plus en plus sentir, avec la première vague de licenciements dans les entreprises et un nombre de chômeurs supplémentaires évalué à quelque 200.000 d’ici la fin de l’année (d’après la Banque Nationale de Belgique).
Selon Jan Denys, Director Corporate Communications & Public Affairs chez Randstad et l’un des principaux spécialistes du marché du travail dans notre pays, il faudra attendre dix ans pour revenir au taux d’emploi d’avant la crise sanitaire. Celui-ci se montait au début de cette année à 75 % en Flandre, à 65 % en Wallonie et à 62 % à Bruxelles. Jan Denys explique : « Pourquoi une période aussi longue ? Eh bien, après la crise financière de 2008-2009, il a fallu aussi dix ans pour s’en remettre, et elle était loin d’avoir les répercussions que nous connaissons aujourd’hui, même si un sursaut de crise s’est produit en 2013. »
Si les estimations actuelles parlent d’une période de « seulement » dix ans, c’est en raison de l’arrivée moins massive de personnes sur le marché du travail dans les années à venir. « Nous sommes actuellement à un tournant décisif, explique Jan Denys. Lors de la crise précédente, en 2008, la population active a augmenté de 70.000 personnes par an. Aujourd’hui, ce chiffre n’est plus que de 7.000. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle la crise pétrolière des années 1970 a été si grave : la baisse du nombre d’emplois s’est accompagnée d’un afflux massif de nouveaux travailleurs. »
Et c’est aussi la raison pour laquelle il est plus important que jamais de soigner l’image de marque de l’employeur. La baisse du nombre de nouveaux entrants sur le marché du travail ne va pas faciliter la recherche de candidats pour les postes vacants de nombreux métiers en pénurie. Par ailleurs, les talents quitteront les entreprises qui auront preuve de peu de détermination pendant et après la crise.