Alors que le coronavirus a eu des répercussions négatives sur de nombreux secteurs, on constate que la pandémie a aussi été un accélérateur pour certaines tendances positives. « Depuis environ cinq ans, nous investissons massivement dans la numérisation des processus, explique Véronique Vanderbruggen, directrice des relations publiques à la Confédération Construction. La multiplication des réunions en ligne et le travail avec des applications virtuelles pour les visites de chantiers ne sont que la partie émergée de l’iceberg. Il faut aussi pouvoir communiquer par voie digitale depuis le chantier de construction en utilisant notamment des drones. Mais la principale tendance est la popularisation du BIM dans notre secteur. Le BIM est une plateforme numérique qui sert en quelque sorte de chantier virtuel. Vous saisissez toutes les données, des prix aux délais en passant par les matériaux, pour essayer de déceler et de prévenir les erreurs. »
Organisation et planification sous pression
La première vague a contraint les entrepreneurs et cabinets d’architectes à cesser le travail du jour au lendemain. « L’impact du premier confinement ne s’est pas tant fait sentir dans cette cessation des activités, nuance Véronique Vanderbruggen. Le plus gros problème, c’est que pendant huit semaines, nous n’avons pas pu faire de travaux préparatoires ni établir de devis. Lorsque nous avons redémarré en mai, les contrats signés ont pu continuer à être exécutés, mais les entrepreneurs ont ressenti les répercussions de l’absence de visites, de ventes et d’offres. »
L’impact du premier confinement a également été tout de suite perceptible au sein des cabinets d’architectes. Jozef Hessel, directeur et architecte chez A1AR, explique : « Dire que cela été violent est encore un euphémisme, car nous n’avions aucune idée de comment gérer cette crise. Nous avons donc décidé de fermer pendant une semaine afin de pouvoir examiner calmement la situation. En agissant de la sorte, nous avons veillé, d’une part, à ce que la paix et la tranquillité reviennent dans l’équipe et, d’autre part, cela nous a donné le temps d’installer un bureau chez chaque collaborateur. Ce qui s’est avéré une décision judicieuse. »
Tendance à la durabilité
La durabilité a également le vent en poupe dans la construction. Pour Jozef Hessel, ce souci doit d’abord se manifester dans le mode de gestion de son personnel. « C’est avant tout la propre équipe qui doit être durable. J’ai du mal à comprendre les architectes qui placent leur ego créatif au-dessus de la cohésion de l’équipe. On ne peut pas prétendre travailler de façon durable quand on ne soigne pas ses relations avec ses collaborateurs. C’est pourquoi je crois au PPP. C’est en investissant dans son équipe que l’on peut développer des projets durables. Le bénéfice coule alors de source. »